Goûter, apprécier une giffle...

Publié le

samedi 12 avril 2008

Goûter, apprécier une giffle..,
Mon père, illettré mais d'une intelligence rare, façonné aux soucis de la vie, travailleur sans relâche ni repos pour subvenir aux besoins d'une famille nombreuse (6 enfants) était aux services de l'un de ses cousins immensément riche mais indifférent au dénuement de son parent. Nous logions ensemble dans une somptueuse villa, nous au bout de la cour-jardin et c'était à l'époque de la guerre franco-allemande de 39-45. La vie était très dure et nous survivions plus que vivions.

Un soir, nos cousins étaient attablés sur leur véranda pour le diner et nous faisions de même, nous éclairant à leur lumière par souci d'économie. Comme tous les autres soirs, au diner,couscous où les navets, courges et carottes noyaient largement les grains. Nous étions donc tous autour de la gassaâ, plat en bois taillé dans le tronc d'un arbre, et terminames rapidement notre repas. Je restais le dernier à racler les quelques grains de couscous pour recevoir en même temps une giffle magistrale de mon père accompagnée de ces paroles :" que tes parents soient maudits! Tu es en train de leur montrer -à mes cousins donc- que nous avons atteint le fond de la gassaâ ! "

" TRADUCTION : MEME QUAND ON A ENCORE FAIM, NE PAS LE MONTRER, FIERTE OBLIGE !"
le coeur perçoit ce que l'oeil ne voit pas
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