Bachir, mon frère

Publié le

vendredi 25 avril 2008

Bachir, mon frère
Je venais d'être scolarisé à l'école du centre, mitoyenne à notre habitation, Avenue Cassaigne, et ceci après de multiples démarches. En effet, je n'avais pas été inscrit sur les registres de l'Etat Civil dès ma naissance et, reportant de jours en jours cette opération, mon père finit par l'oublier. Il fallut un jugement pour mon recensement au registres des actes de naissances. On me donna donc une identité provisoire - BENSAAD Mohamed - "Fils de Saâd, prénom de mon père". Parmi mes instituteurs figurait Mr Soufi, que Dieu ait son âme, excellent éducateur doublé d'un grand militant. Je fis donc mes premières années du primaire. Ensuite ce fut le tour de mes autres frères dont un, Bachir, fit partie de la classe dirigée par Mr Soufi. Faisant l'appel de ses élèves, il appela BENSAAD ! Personne ne répondit à ce nom. Il réitéra son appel. Rien! L'expérience aidant, il s'aperçut que c'était mon frère qui restait silencieux. Il alla vers lui et lui donna une giffle pour son silence ! "Tu ne sais pas répondre quand on t'appelle ?". Mais, Monsieur, vous ne m'avez pas encore appelé ! C'est peut-être moi qu'on nomme BENSAAD ?". Heu... ce n'est pas mon nom ! ...
Et, depuis, Mr Soufi sut quel était notre nom et Bachir.... qu'on peut recevoir une giffle gratuitement!

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Mr SOUFI Mohamed

Mr SOUFI Mohamed était instituteur à Laghouat, sa ville natale. L'Algérie au coeur,il rejoignit la lutte armée au sein de la Wilaya VI dont il devint l'un des officiers en compagnie de "Si Abdelkader", Mr Bouteflika Abdelaziz. A l'indépendance, il se fixa à Ghardaïa où il fut élu Député et resta dans l'enseignement en tant qu'Inspecteur d'Académie. Décédé il y a un an environ, nous ne l'avions pas oublié et lui rendimes visite, mes frères et moi, juste avant sa disparition.



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